L’impôt est majoritairement supporté par les ménages
Les particuliers ont apporté les trois quarts des 350 milliards d’euros de recettes fiscales perçues par l’État en 2025.
Plusieurs facteurs expliquent la plus faible participation des entreprises à l’impôt :
- le taux d’impôt sur les sociétés n’a cessé de baisser au fil des gouvernements, pour atteindre 25 % aujourd’hui ;
- en réalité, les grandes entreprises ont un taux d’imposition bien moindre, grâce à de nombreuses exonérations et crédits d’impôts, mais aussi à des montages financiers permettant la déportation de bénéfices réalisés en France vers les paradis fiscaux ;
- l’impôt payé par les particuliers est calculé sur la base de 90 % de leurs revenus, quand l’impôt sur les sociétés prend en compte les bénéfices de l’entreprise, déduction faite des charges.
Les riches ne paient pas plus que les pauvres
L’impôt est censé être progressif, avec une plus grande participation des plus aisé·es. La réalité est bien différente :
- la TVA est la principale source de recettes de l’État. Tout le monde la paie, mais pas au même niveau. Alors que les plus pauvres consomment la quasi-totalité de leurs revenus, les plus riches peuvent en épargner une bonne partie. Par conséquent, plus on est riche, moins on paie la TVA en proportion de ses revenus ;
- si la majeure partie de la population tire ses revenus du travail (ou des pensions, obtenues à l’issue d’une longue carrière), plus de la moitié de ce que gagnent les 0,1 % les plus riches est issu de leur patrimoine (bien souvent hérité – pour le mérite on repassera) ;
- les revenus du patrimoine bénéficient de multiples exonérations et abattements, et les plus riches échappent presque totalement à l’impôt par le biais de sociétés fictives, sous l’œil bienveillant des autorités !
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La justice fiscale est possible
Rééquilibrer la contribution de chacun·e est possible… et sans augmenter les impôts (peut-être un peu ceux des riches quand même…) :
- baisse des taux de TVA pour diminuer la contribution des moins riches et rééquilibrer le ratio particuliers/entreprises ;
- ajout de tranches à l’impôt sur le revenu pour améliorer sa progressivité et sa justice ;/li>
- augmentation de l’imposition des successions pour les plus riches ;
- mêmes taux d’imposition pour tous les revenus (système progressif qu’ils soient issus du travail ou du patrimoine) ;
- imposition du patrimoine pour rééquilibrer la participation des plus riches et celle des autres citoyen·nes ;
- des moyens matériels et humains pour les finances publiques afin qu’elles puissent lutter efficacement contre la fraude fiscale.
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Focus : la taxe Zucman
Constatant que les ultra-riches possédant plus de 100 millions d’euros de patrimoine paient deux fois moins de prélèvements sociaux et fiscaux que le reste de la population (27 % contre 50 %), l’économiste Gabriel Zucman a proposé un impôt équivalent à 2 % du patrimoine pour ces 1 800 foyers fiscaux – pouvant rapporter jusqu’à 40 milliards d’euros.
Adoptée par l’Assemblée nationale en février 2025, la proposition a finalement été rejetée par le Sénat en juin.
Il ne tient qu’à nous, tou·tes ensemble, de la faire connaître pour que l’Assemblée nationale la vote définitivement lors de l’adoption du budget !
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