LA MEDECINE EN CRISE : LE DIAGNOSTIC.

Les politiques d’austérité menées depuis près de 50 ans se traduisent par :
- Des diminutions de recettes pour la Sécurité Sociale qui ont entraîné des déremboursements de soins et de
médicaments. - Une mise à la diète des hôpitaux avec la suppression d’unités de soins, la suppression de lits et de services.
- Une casse des services d’urgence qui vise à terme à créer un service payant des urgences.
- Une crise de la médecine générale avec l’instauration du « numerus clausus » pour limiter le nombre des étudiants en médecine. C’est la raison principale du déficit des médecins généralistes : depuis 1984, les gouvernements successifs ont cru pouvoir réduire ainsi les dépenses de santé en limitant à 4000/an le nombre de médecins formés contre 8000 auparavant. D’autre part, au nom de la sacro-sainte liberté d’installation il en résulte une mauvaise répartition géographique de la population de médecins. Pour faire face à la pénurie le « numerus clausus » a été officiellement supprimé en 2021, mais cette mesure ne signe pas la fin de la sélection puisque les capacités d’accueil des Universités et des Facultés de Médecine restent toujours limitées.
UN PALLIATIF : LES MAISONS DE SANTE.
Pour faire face à la désertification médicale des Communes et/ou des Agglomérations de Communes sont à l’initiative en créant des Maisons de Santé.
Mais ces Maisons de Santé, parfois disciplinaires, ne sont qu’un prolongement des cabinets libéraux de groupes. En fait, les Collectivités Territoriales financent sur le dos des contribuables des locaux et des équipements qui sont mis à la disposition de praticiens libéraux ( médecins – infirmier(e)s – kiné – dentistes…) avec la poursuite d’une logique de soins payants : la rémunération se fait à l’acte et le dépassement d’honoraires y est fréquent.
Effets pernicieux : les Collectivités Territoriales se livrent à une véritable surenchère pour attirer les professionnels de santé en leur faisant miroiter des primes à l’installation… Ce faisant, le plus souvent, on déshabille Pierre pour habiller Paul !
LE VERITABLE REMEDE : LES CENTRES DE SANTE PUBLICS.
Les Centres de Santé Publics ( CSP ) sont des structures disciplinaires où les professionnels de santé sont les salariés d’une collectivité locale, d’une association ou d’une mutuelle.
La gestion administrative et financière est assurée par une équipe administrative.
Les professionnels des CSP ( médecins généraliste et spécialistes – infirmier(e)s – kinésithérapeutes – dentistes…) travaillent en collaboration avec les équipes des établissements sanitaires : hôpital/clinique, voire maison de santé.
Il n’y a pas de dépassement d’honoraire et on y pratique le tiers-payant.
UN OBJECTIF SYNDICAL CREDIBLE.
Pour nous à la CGT, seuls les Centres de Santé Publics sont en mesure de répondre aux besoins de la population pour combattre les déserts médicaux et les coûts de la santé dans le budget des ménages. Nous pouvons aussi tenir compte du fait que de plus en plus, les jeunes médecins recherchent aussi une qualité de vie et d’exercice qui passe avant l’exigence d’une rémunération importante.
C’est ainsi que lors de ses deux derniers congrès, en 2020 puis en 2024, l’UL-CGT du Bocage Bressuirais s’est prononcée pour la création de plusieurs CSP dans le Nord Deux-Sèvres :
« Pour contrecarrer la désertification médicale et le non-remplacement des médecins libéraux, la CGT demande aux Municipalités de créer des Centres de Santé Publics gérés directement par les services communaux ou hospitaliers. Ce qui est possible, comme le prouve la mise en place du Centre de Santé Public à Faye l’Abbesse, est possible ailleurs dans le Bocage avec des médecins salariés. »
Cette revendication portée par la CGT auprès des élus locaux et des instances de l’Agence Regionale de Santé ( ARS ) a trouvé un premier aboutissement avec la création d’un Centre de Santé Public sur le site du Centre Hospitalier du Nord Deux Sévres ( CHNDS ) à Faye l’Abbesse. Celui-ci regroupe dix médecins salariés par le CHNDS également présents à Thouars et Parthenay. De l’aveu du Président de l’Agglo 2B lui-même, P-Y Marolleau, « Le centre de Faye-L’abbesse a de plus en plus de demandes de personnes qui n’ont pas de médecin traitant…ça fonctionne bien ! » ( Courrier de l’Ouest du 02 /12/2024 ). Au cours de l’année 2024, le CSP a réalisé 5300 consultations. Environ 3000 patients ont déclaré le CSP comme médecin traitant. L’objectif de la création d’un CSP par canton devient donc de plus en plus crédible !
ALORS, IL FAUT TRANSFORMER SYNDICALEMENT L’ESSAI !
Engageons le débat avec les Actifs sur leurs lieux de travail, avec les Retraités et la Population sur nos lieux de vie ! Il faut informer, lancer des pétitions, organiser des réunions publiques ! Nous pouvons aboutir à la mise en place de solutions qui répondent à nos besoins.
Élie Maudet