L’Humanité Publié le 21 avril 2025
Face aux 40 milliards d’euros de coupes budgétaires pour 2026, l’intersyndicale appelle à la grève le 13 mai. Les organisations de fonctionnaires espèrent rééditer le mouvement du 5 décembre qui avait contraint l’exécutif à reculer sur les trois jours de carence.

Si la journée du 3 avril a été un ballon d’essai, le 13 mai signera à coup sûr le grand rendez-vous du « printemps des luttes », avancent les syndicats de fonctionnaires. L’intersyndicale – CGT, Unsa, FSU, Solidaires, CFE-CGC, mais sans la CFDT et FO –, qui appelle à une mobilisation nationale, compte bien remettre sur la table ses revendications, alors qu’une nouvelle cure d’austérité de 40 milliards d’euros d’économies a été annoncée par François Bayrou pour 2026, attisant les braises d’une colère déjà incandescente.
« Les agents sont mis au pain sec et à l’eau depuis quinze ans, et là, sous prétexte de déficit, on leur dit qu’ils vont devoir encore une fois passer leur tour ! » s’indigne Stanislas Gaudon, président de la fédération des services publics CFE-CGC. Une analyse partagée par Bruno Lévéder, secrétaire national de la FSU, qui dénonce « le choix de l’exécutif de continuer la politique de l’offre, alors que tous les signaux montrent qu’au contraire il faut investir dans les services publics ».
Baisse de 10 % de l’indemnisation des arrêts maladie
Autant d’attaques à l’origine d’une colère croissante sur le terrain, constate Natacha Pommet, secrétaire générale de la fédération CGT des services publics. Selon elle, « la journée du 3 avril a permis de sonder les troupes et on voit que la révolte monte de partout, notamment au sein des collectivités ». Et pour cause, l’impact des coupes budgétaires décidées en février dernier pèse déjà sur le quotidien des 5,7 millions d’agents.
Tomber malade leur impose désormais une double peine puisque leur indemnisation est rognée de 10 % durant les trois premiers mois d’arrêt de travail. Une mesure jugée « inique, injuste et contre-productive » par les syndicats, d’autant qu’elle frappe les agents les plus vulnérables, ceux de la catégorie C, moins bien payés, plus âgés et plus exposés à la pénibilité. Le tout sur fond de rémunérations qui stagnent, après deux années de gel du point d’indice, et de suppression de la prime Gipa (garantie individuelle de pouvoir d’achat) en 2024 et 2025, un filet de sécurité qui permettait de compenser les effets de l’inflation.