Article de l’Humanité Cyprien Boganda Publié le 27 mai 2025

La CGT a présenté à la presse une carte actualisée des PSE, qui se multiplient en France. Selon ses estimations, jusqu’à 244 655 emplois sont menacés ou déjà supprimés.
Ton grave et chiffres chocs. Ce mardi, la CGT a présenté à la presse sa carte actualisée de la casse sociale qui déferle sur la France depuis fin 2023. Selon un patient décompte effectué quotidiennement, le syndicat recense désormais près de 400 PSE (les mal nommés plans de « sauvegarde de l’emploi ») enclenchés depuis septembre 2023 dans tout le pays. Ce sont 88 501 emplois directs qui seraient menacés ou déjà supprimés, dont 37 156 pour la seule industrie. « Si on cumule le total des emplois supprimés ou menacés et le potentiel d’emplois indirects et induits dans l’industrie (69 402 hypothèse basse, 156 154 hypothèse haute), on arrive donc à l’évaluation globale d’un impact négatif compris entre 157 903 et 244 655 emplois depuis septembre 2023 », estime la confédération.
Derrière la froideur des chiffres, ce sont autant de territoires sinistrés, de vies brisées ou de compétences envolées, souligne le syndicat dans sa présentation. « Il y a presque un an jour pour jour, nous publiions une liste de 130 plans de licenciement pour alerter sur un mouvement de désindustrialisation qui s’enclenchait, rappelle Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT. Cette liste a été accueillie par un silence assourdissant. Le président de la République était alors à Versailles pour sabler le champagne avec des patrons de multinationale… »
Un an plus tard, l’ambiance n’a pas beaucoup changé. Emmanuel Macron vient de présider, toujours à Versailles, le sommet Choose France, grand raout destiné à célébrer l’attractivité du pays. À cette occasion, 37 milliards d’euros d’investissements étrangers ont été promis, dont 20 milliards d’investissements nouveaux, permettant la création de 13 000 emplois. « Au lieu de crier cocorico à Choose France, le gouvernement ferait mieux de sortir sa calculatrice, cingle Sophie Binet. Cela représente 2,85 millions d’euros par emploi créé. À ce prix-là, mieux vaudrait embaucher des fonctionnaires ! »
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